FRENCH REVIEWS

French TV #10 “I Forgive You For All My Unhappiness” (2010)
Voilà maintenant vingt-six ans et dix albums que ces Américains s’échinent à transformer le rock progressif pur sucre en musique d’avant-garde azimutée. Complètement écartelés entre leur passion des sonorités électroniques vintage (comprendre de vingt ans d’âge), une maîtrise exceptionnelle de leurs instruments et une fougue d’adolescents, ces cinq musiciens courent dans tous les sens en riant, et il est souvent bien difficile de les suivre sans risquer l’infarcissement cérébral.

Ce qui transpire de ce dernier disque reste avant tout cette joie déconcertante qui pousse le groupe à sauter toujours plus de plans biscornus en riffs tordus ; et si French TV ne jouait pas de sonorités progressives, préférant aller fricoter un peu plus avec l’agressivité ou l’obscurité, ils viendraient grossir sans coup-férir le bataillon de formations aventureuses telles que Miriodor ou Koenji Hyakkei… Peine perdue cependant ! A grands renforts de synthétiseurs kitsch et de lignes de basse puissantes, le groupe préfère se forger une identité réellement singulière, allant à l’encontre du bon goût et des courants dominants.

Atypique successeur de Gentle Giant à la fois dans l’esprit et la virtuosité, French TV s’amuse et entraine son auditoire consentant dans ses délires. Et même si l’on aimerait qu’ils parviennent à maitriser davantage leur folie, à l’instar des derniers morceaux un rien plus cohérents et compacts, il est difficile de ne pas s’attacher à ces musiciens qui tracent leur propre route avec une inébranlable conviction.

©Mathieu Carré / PROGRESSIA.NET


FRENCH TV #10: I FORGIVE YOU FOR ALL MY UNHAPPINESS
Rien ne semble devoir calmer la frénésie créatrice de Mike Sary en ce moment. Non content de nous concocter le projet Distinguisjed Panel of Experts dont on vous parle dans la colonne ci-contre, voici le nouvel album des allumés de French TV, le dixième avec toujours ces titres biscornus et étranges. Ce que nous écrivions à propos de THIS IS WHAT WE DO (cf. Harmonie 57) peut tout A fait être transposé à ce nouvel album.

French TV se nourrit de tout ce que le rock progressif a pu créer depuis quarante ans pour l’infuser dans des compositions kaléidoscopiques, sortes de puzzles musicaux improbables dans lesquels de multiples séquences musicales se télesopent dans une espèce de mouvment brownien incessant. Tout l’art de French TV ne consiste pas à créer une musique nouvelle mais plutôt à s’approprier des éléments musicaux préexisitants
pour les intégrer à des structures éclatées avec une science des arrangements qui tient du prodige. Tout cela est porté par une énergie formidable et un enthousiasme revigorant. Cette musique défile sur votre platine à toute allure, sans le moindre temps mort, dans un tourbillon incessant de mélodies et d’ambiances de toutes sortes. Mike Sary est un formidable compositeur et le groupe qu’il a réuni autour de lui est prodigieux.

Un disque de haute volée, sans doute la quintessence d’un groupe de grande envergure. Il est grand temps que la communauté progressive accorde à French TV toute la place qu’il mérite.
—–©Philippe Gnana/HARMONIE

French TV #9: This Is What We Do
Amis des délires bizarroïdes flirtant entre le jazz-rock et le progressif directement importé des années 70’s, French TV vous propose une musique essentiellement instrumentale fort bien inspirée et, comme l’entrée en matière ci-dessus l’indique, tout aussi inaccessible.

Construite autour de dissonances et rythmiques bancales, cette galette renferme de belles perles qui ne manqueront pas d’attirer l’oreille des fans de Frank Zappa, Soft Machine, King Crimson, Mahavishnu Orchestra, ou même After Crying dans l’utilisation faite ici des instruments classiques (cuivres, flûte et violons en particulier).

Mais il serait injuste de réduire French TV à une simple folie passagère de quelques musiciens en mal de sensations fortes, musicalement parlant. D’abord parce qu’en matière de folie passagère, il convient tout de même de signaler qu’elle dure depuis 1984. Ensuite parce que tout au long des 5 morceaux qui composent cet album, de régulières pauses mélodiques sont accordées à l’auditeur. Ainsi, je ne saurai que trop recommander le “Ska Face” alternant génialement les rythmes que son nom suggère, la mélodie “festive” et des breaks ou soli parfaitement improbables.

Malheureusement, si l’auditeur y trouvera forcément son compte, je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agit là encore d’un groupe qui doit être d’un talent incomparable sur scène mais dont les albums risquent fort de ne rencontrer qu’une audience limitée, tant l’effort nécessaire est important avant d’apprivoiser l’objet.

Leur public leur est certainement très fidèle, n’en doutons pas. En revanche, le chemin pour entrer dans la tête de ces musiciens est semé d’embuches qu’il ne vous reste qu’à franchir pour atteindre le plaisir des oreilles promis au bout.

—–PROGRESSIVE WAVES; © Batric

French TV: Pardon Our French (2004) –(Pretentious Dino) Enregistré par French TV

01 – Everthing Works In Mexico
02 – Sakala Dan Niskala
03 – The “Pardon Our French” Medley
04 – Tears of a Velvet Clown
05 – When the Ruff Tuff Creampuffs Take Over


Les barjots de French TV sont de retour ! Au rythme d’un album tous les deux ans depuis quelques années, et après plus de deux décennies d’existence, les Américains continuent d’enrichir leur musique avec succès puisque chaque disque est meilleur que le précédent. Ainsi, comme nous l’avions remarqué au sujet de leurs deux derniers albums en date, The Case Against Art et The Violence of Amateurs, la formule instrumentale et entièrement dédiée à toutes les formes de progressif connues et imaginables ne cesse de se développer. Sorte de pot-pourri d’influences
progressives années soixante-dix, de jazz rock, voire de world-music, French TV s’impose avec Pardon Our French, son huitième album, comme un incontournable acteur de la scène progressive mondiale !

Répartie en cinq longues pièces, cette heure de musique fait voyager comme peu de disques sortis depuis le début de l’année, et savoir que ces morceaux tortueux et très chargés sont enregistrés par quatre ou cinq musiciens tout au plus plonge dans une grande perplexité ! « Everthing Works In Mexico » débute sur une introduction toute genesisienne, qui mène à un break de trompette rappelant le titre du morceau, avant un final d’anthologie digne de la furie d’un Magma. Sur « Sekala Dan Niskala », ce sont des atmosphères beaucoup plus ethniques qui sont
abordées par French TV : une sorte d’exercice de style où violons, instruments à vents, et percussions diverses s’entrechoquent avec la virtuosité d’un Univers Zero, et où les changements de rythmes sont abordés avec dextérité (le passage atmosphérique et mélodique central s’ouvrant, par exemple, sur un solo de guitare déchaîné, grâce à une succincte mais ingénieuse montée en puissance).

C’est désormais une tradition : French TV ne cache pas ses influences, et revendique même le fait de composer de vrais patchworks dédiés à la musique qu’il aime. Il était donc temps pour le groupe de faire honneur à son nom, et après avoir repris Samla Mammas Manna sur The Violence of Amateurs, Mike Sary et ses compères nous proposent un « méga-medley » de nombreux groupes français ayant participé à la scène progressive française des seventies. De qui parle-t-on ? D’Ange bien sûr (« La Bataille du Sucre »), de Pulsar, Shylock, Carpe Diem, mais aussi d’Atoll ou d’Etron Fou. Autant de références pointues et de choix de morceaux judicieux qui sont bien la preuve de l’amour inconditionnel de French TV pour le progressif de cette époque. Perfectionniste, le groupe invite même Nathalie Gilbert pour assurer le chant dans sa langue d’origine (la nôtre !). Malgré son nom, elle possède un accent américain tout à fait charmant ! En vingt minutes de thèmes entrelacés et de passages épiques (les morceaux de Shylock et Carpe Diem sont mixés entre eux), et une réelle réappropriation de ce patrimoine (détenu par Muséa, qui a autorisé cet enregistrement), on en vient à la conclusion que les Américains viennent peut être là de signer la reprise de l’année, pour ne pas dire plus ! C’est ensuite à huit musiciens que le groupe délivre le brinquebalent « Tears of a Velvet Clown », morceau doux-amer, entre kermesse jazz malsaine et belles envolées violons/guitares. Et le groupe de terminer par un titre bien fou, « When The Ruff Creampuffs Take Over ».

Plein de second degré et de « private jokes » à l’attention de l’amateur passionné, Pardon Our French est une déclaration d’amour au progressif en même temps qu’une expérience musicale d’une richesse rare. Le talent de French TV ne peut être ignoré plus longtemps !
Originalité : 7
Interet : 8
Production : 8
Note globale : 8
Julien Monsenego/PROGRESSIA

 

FRENCH TV: Pardon Our French ! —États-Unis – 2004; Pretentious Dinosaur – 60:12
French TV est l’une des plus vieilles formations progressives en activité. Eh oui, vingt ans déjà que son premier album a vu le jour ! Il est vrai que la formation américaine ne jouit pas au sein de notre communauté (en Europe notamment) d’une forte notoriété, qu’elle ne produit pas une musique facile d’accès, mais plutôt aventureuse, et ne touche ainsi qu’un public de connaisseurs. Si ses premières œuvres étaient trop expérimentales et décousues pour susciter un vif intérêt, il en est tout autrement depuis la sortie de The Violence Of Amateurs en 1999. L’arrivée du guitariste Dean Zigoris, pour épauler le bassiste Mike Sary, seul membre ayant résisté aux incessants changements de personnel, a dirigé le groupe vers des territoires plus abordables et chatoyants sans pour autant entamer l’excentricité qui fait son charme. Cette évolution favorable, que l’on peut qualifier de maturité tardive, s’est confirmée par la suite, comme en témoigne The Case Against Art, paru en 2002, qui poursuivait dans cette voie avec la même réussite.

Alors que l’on pensait la formation de Louisville (Kentucky) installée sur des bases plus solides, Pardon Our French ! enregistre un changement de batteur ainsi que le départ de Dean Zigoris. L’intégrité artistique est-elle remise en cause ? On serait tentés de répondre «non». Si ce huitième album (le septième ‘studio’) est tout aussi inclassable que ses devanciers, il confirme les progrès accomplis ces dernières années. Sorte de melting-pot de prog ‘seventies’ alambiqué (Gentle Giant), de jazz-rock, de folie zappaienne, de Canterbury, de RIO, de world-music… il associe une multitude d’influences, si bien que chaque morceau est différent des autres et s’apparente à un kaléidoscope d’idées musicales.

Ça commence avec le bondissant «Everything Works In Mexico», composition co-écrite par les quatre membres du groupe et sans doute celle qui a le plus de chances de séduire le public prog traditionnel, à condition de ne pas être allergique à la profusion de breaks et de thèmes. Claviers symphoniques, piano, guitares acoustique et électrique, violon, saxophone, trompette, riffs de basse sautillants et rythmes latins se suivent et se superposent dans une danse à la fois précise et facétieuse. Vient ensuite «Sekala Dan Niskala», signé par le guitariste Chris Smith, dans une veine plus acoustique mais présentant une palette instrumentale tout aussi riche, avec un accent mis sur les percussions. Un mets singulier, saupoudré d’épices orientales, que certains trouveront peut-être un peu trop corsé. Comme pour tout ce qui sort de l’ordinaire, difficile de savoir si on aime ou pas avant de goûter !

Depuis plusieurs albums, French TV s’est spécialisé dans les reprises. Après, entre autres, «The Fate» de Zamla Mammaz Manna sur The Violence Of Amateurs et «Partly The State» de Happy The Man sur The Case Against Art, il s’attaque non plus à un morceau d’un groupe mais à une scène tout entière, en l’occurrence la scène progressive française des années 70. Au menu de «The Pardon Our French Medley» on retrouve «La Bataille Du Sucre» de Ange (Au-Delà Du Délire), «Tired Answers» de Pulsar (Halloween), «Laocksetal» de Shylock (Ile De Fièvre), «Publiphobie» de Carpe Diem (En Regardant Passer Le Temps), «Tunnel Part 2» de Atoll (Tertio) et «Yvett Blouse» de Etron Fou Leloublan (Batelages). Cet hommage, réalisé avec l’accord de Muséa (détenteur du patrimoine), confirme tout l’amour que porte Mike Sary au rock progressif (le choix des extraits est en outre ici très judicieux) mais il s’inspire également du différend entre la France et les États-Unis à propos de l’intervention militaire en Irak. Le résultat est tout bonnement excellent, bien que très sérieux par rapport aux délires auxquels nous ont habitués les joyeux lurons de French TV. On a l’impression d’avoir affaire à une unique composition, les thèmes s’emboîtant parfaitement (certains sont même entremêlés) tout au long des 17 minutes.

Les deux derniers titres de l’album sont sans doute les plus complexes, en tout cas les moins attrayants de prime abord. «Tears Of A Velvet Clown», composé par Warren Dale (multi-instrumentiste qui tient les claviers et les divers instruments à vents) et issu de son album solo est réinterprété pour l’occasion. Dans la tradition du rock de chambre avec des détours par la musique de cirque (le brin de fantaisie), cette pièce n’est pas facile d’accès, du fait de dissonances. Les amateurs de ce genre d’exercice, de musiques nouvelles ou de RIO et de formations telles Univers Zéro ou Hamster Theater apprécieront sans doute. Plus rock mais tout aussi tortueux «When The Ruff Tuff Creampuffs Take Over» est une sorte de synthèse de l’art du quatuor américain, si tant est que cela soit possible.

Œuvre de musiciens experts et ingénieux, Pardon Our French ! est une franche réussite. Un album défricheur, sans concessions, progressif au sens premier du terme, empreint de perfectionnisme mais aussi d’un second degré effaçant toute prétention. Ceux qui trouvent les albums de French TV (même les plus récents) trop hétérogènes et aux compositions trop dispersées formuleront sûrement les mêmes critiques à l’écoute de ce nouvel opus. Il est peu probable que le groupe change un jour d’optique. Les mosaïques qu’il façonne sont sa manière de célébrer toutes les musiques qu’il aime. Sa raison-d’être.

Yann CARREAU

(chronique parue dans Big Bang n°55 – Octobre 2004)

 

FRENCH TV – PARDON OUR FRENCH !
(Pretentious Dinosaurs, 2004, USA, 60’14)

FRENCH TV, formation particulièrement inclassable est pourtant à retenir pour sa fulgurante originalité et son abord iconoclaste de la musique. Aux racines jazz-rock du groupe, s’ajoute une ambition expérimentale indéniable ainsi qu’une volonté d’incursion dans d’autres territoires musicaux, tels le classique et le contemporain. C’est d’ailleurs dans cette optique que peut être entendu le premier titre de ce 8ème album, “Everything works in Mexico”. Guitare acoustique hispanisante, rythmes jazz-rock déjantés, la musique de FRENCH TV possède parfois, également, grâce
aux claviers une véritable ampleur orchestrale. Pour “Sekala Dan Niskala”, le groupe n’hésite pas à faire une incursion dans la musique indienne, à grand renfort de tablas, sans oublier son jazz illustré par l’emploi de la clarinette, des saxophones et de la flûte (WARREN DALE). Pour le “Pardon our French medley”, FRENCH TV a choisi d’accentuer encore son culte de la dérision et du second degré, de la parodie avec l’inclusion d’un récitatif en Français, pas toujours très audible ni très compréhensible d’ailleurs, mais l’essentiel est ailleurs, c’est ce culte de la dérision que le groupe affectionne et qui fait une bonne part de son charme. Ne vous y trompez pas : les musiciens de FRENCH TV sont tous hyper compétents sur leurs instruments, dont ils usent de manière souvent inspirée et inhabituelle. Ainsi CHRIS SMITH, qui tient les guitares électrique, acoustique et classique, le violon électrique, la viole, le violoncelle, la mandoline et le banjo fait preuve d’un talent protéiforme étonnant, tandis que WARREN DALE qui tient les claviers, saxophones, la clarinette, la flûte, la basse, l’accordéon assume lui aussi un bel éclectisme instrumental. MIKE SARY est responsable de la majeure partie des lignes de basse et joue également des claviers, tandis que JEFF GARD tient les baguettes. Incluant parfois certaines tonalités typiquement crimsonienes (les parties de guitares), la musique de FRENCH TV, très éclectique apparaît en perpétuelle évolution/mutation, en perpétuelle recherche d’équilibre entre de brèves séquences plus climatiques et des moments plus enfiévrés, drivée par un ensemble de rythmes complexes et enrobée d’arrangements originaux et ambitieux. A ce titre elle mérite éminemment l’appellation contrôlée progressive, au sens étymologique du terme, bien davantage que nombre de ses contemporains. Merci FRENCH TV d’exister! (***1/2)
—-Didier GONZALEZ/Highlands Magazine 26, Novembre 2004

Auteur / Groupe : French TV
Titre : The Case Against Art
Parution : 2002

Genre : Rock Multi-genre
Support : CD
Label : Pretentious Dinosaur Records

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En fonction depuis plus de 20 ans, French TV semble avoir trouvé le chemin qui mène à la reconnaissance. Formé en 1983 autour du bassiste Mike Sary, “The Case Against Art” est leur 6ème album et nous allons voir que l’alchimie qui y règne me pousse à m’incliner devant ce combo plein d’originalité. Les 13 musiciens qui participent à l’aventure donnent un bon aperçu de l’ouverture musicale que le Progressif propose parfois.

L’excellent “That Thing On The Wall” qui ouvre l’album nous fait découvrir une fusion entre Zappa, Happy The Man, Uk ou King Crimson. La construction complexe et assez décousue n’enlève rien à la qualité du titre qui oscille entre Jazz-Rock et lyrisme déjanté emprunt d’humour. Si l’auditeur n’est pas hostile aux élucubrations musicales, il tombera inexorablement sous le charme de ce morceau fantastique qui se démarque de la production actuelle en puisant son inspiration dans le vivier Progressif des 70’s.

Avec sa flûte, “Viable Tissue Matter”, plus aérien, nous entraîne dans des contrées méditatives jusqu’à l’accélération rythmique austère ou tout les musiciens semblent pris d’une soudaine bouffée délirante. Le bassiste chorus sur un riff de guitare rageur et j’avoue que cette partie ne ressemble à rien. Perplexité quand tu nous tiens…

La suite de l’album enchaîne souvent avec réussite les break zappaiens, les ambiances planantes spectrales et les chorus décalés. Mais il est une chose que l’on ne peut enlever à French TV, c’est son originalité. On passe allègrement du pur Jazz-Rock à la musique de cirque, du pur Progressif aux chorus expérimentaux, tout cela sans concession.

“The Case Against Art” est révélateur d’une démarche personnelle et exclusive. Cet album est destiné aux amateurs de nouvelles sensations à l’esprit ouvert. Ici il n’est pas question de mélodies qui caressent l’oreille mais, le propos de ce disque quasi instrumental relève davantage d’un goût pour l’exploration musicale. Si vous voulez vous plonger dans un Univers fantasmatique, tentez l’expérience, votre curiosité sera récompensée.

—-PROGRESSIVE WAVES; © Defnael

 

French TV The Case Against Art (2001) –(Pretentious Dinosaur) Produit par French TV

01 – That Thing On The Wall
02 – Viable Tissue Matter
03 – Partly The State
04 – One Humiliating Incident After Another
05 – Under The Big W


Deuxième chronique dans Progressia pour ce groupe du Kentucky, The Case against Art est le dernier album en date de French TV dont l’hilarante biographie par Mac Beaulieu, qui ravira les amateurs d’absurde et de bons mots, occupe l’essentiel du livret.

The Case Against Art constitue un glissement du groupe depuis l’hémisphère purement progressif vers une musique encore plus personnelle, plus diverse. Les guitares se font plus saturées par moment, et le tout est plus accessible, avec une grande attention portée aux mélodies. Zappa est peut être l’influence qui ressort le plus. Cet album est donc un kaléidoscope inclassable, qui régalera ceux d’entre nous qui aiment jouer au « jeu des références », tant French TV s’amuse à aborder des styles différents.

Bien que la finesse des arrangements et la technicité de l’ensemble du groupe de Mike Sary soient toujours bien présentes, le disque est un patchwork : « Viable Tissue Matter » est un long titre purement progressif et très romantique, avec des claviers vaporeux que l’on croirait sortis de Genesis, « Partly The State », composé par le chanteur Cliff Fortney pour Happy The Man, rappelle la grande influence de Soft Machine et de son esprit mi-barré mi-mélodique sur French TV. « That Thing on the Wall » et « Under Big W » sont quant à eux plus expérimentaux, proches du rock in opposition. Un équilibre assez précaire donc, mais qui devient de plus en plus personnel avec les années. Une longue carrière jalonnée de pratique de la scène et en studio permettent à French TV d’afficher leurs ambitions, avec une production très réussie pour une réalisation indépendante.

On ressort de ce voyage revigoré par tant de fraîcheur et d’humour, car il ne fait aucun doute que French TV est avant tout une expérience ludique qui, mêlant de nombreuses références, laisse à l’auditeur le plaisir de les redécouvrir. Un disque pour amateurs donc, et le meilleur de French TV à ce jour.

Originalité : 7
Interet : 6
Production 6
Note globale : 6 – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – —————Julien Monsenego/PROGRESSIA

FRENCH TV-THE CASE AGAINST ART
54:47-USA 2002 – Style: RIO/Symphonique – Cotes: DP3-DR4-SH3-DG5
Je débuterai cette chronique par une lapalissade que La Palice aurait très bien pu lapalisser s’il avait connu FRENCH TV: “Si l’anormalité se fait normalité” . Si quelque chose vernait à vous étonner dans la musique de FTV, ce serait un long passage “classic prog”, car chez eux tout le temps. Lorsque l’on pénètre dans leur monde, tout devient normal, l’inimaginable se concrétise devant vous. FTV est à la musique, ce que Lewis Carroll est à la littérature. Toute resemblance avec un autre monde ne serait que purement fortuite et indépendant de la volonté de l’auteur. Ceci est tellement vrai qu’un FTV ne resemble même pas à un autre FTV. Car FTV est le seul groupe de prog qui évolue plus vite que son ombre.

Et pourtant, et pourtant la musique de FTV est très accessible (rappelez-vous nous sommes dans un monde où ce qui est anormal n’étonne pas). A l’image d’un livre de Lewis Carroll, qu’un enfant peut savourer, cette musique est garantie sans prise de tête et contrairement à certains disques de RIO, THE CASE AGAINST ART peut être passé en boucle sans danger pour votre réserve d’aspirine.

Et pourtant, et pourtant French TV est aussi à la musique, ce que les pâtes Lustucru sont à la cuisine: riche. Tous les styles sont de la revue: prog, prog-metal, fusion, jazz-rock, zeuhl, folk, parfois même ce sont de courts fragments de ces styles qui s’enchaîntment. Les mélodies, contre-mélodies, syncopes, cadenses, break, contre-breaks, harmonies et dissonances se combinent, des séquences qui ne semblent avoir rien de commun entre elles se succèdent naturellement…et ça passe comme du papier musique a la poste.

Le mot banni du vocabulaire de FTV: Répéttition. La Constance dans leur style: Oser le change-ment, l’évolution, la progression. Ce mot d’ordre de Mike Sary s’applique également à son groupe, puisqu’il invite constamment de nouveaux musiciens à rejoindre son monde (ici il se pale entre autres Cliff Fortney le premier chanteur/flûtist de Happy the Man et Warren Dale & Chris Smith de Trap). Ce qui a évidemment pour résultat de teinter ses créations d’une couleur différente. THE CASE AGAINST ART est plus symphonique que les présédents opus et l’humour y est moins présent. Les longues interventions de la flûte pastorale et mélodique, la tendresse du violon, les teintes plus sombre du saxo, qui s’ajoute au style “fusion meets RIO” des précédents opus, donnent un cachet tout particulier à cet album. Les cinq compositions sont touts trés différentes les unes des autres, bien entendu, mais toutes présentent cette alternance de complexité tempérée, de fausse simplicité, de tension et décompression. La reprise de Partly the State de Happy the Man est un maître du genre.

Si vous chercher un ventre mou sur cet album, vous n’en trouverez qu’un dur comme un genou ou un cailou, et en vérité je vous le dis cet album est un vrai bijou. Un classique.
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – Dominique Genin/ PROG-RESISTE

French TV- The Violence of Amateurs (1999) (Pretentious Dino) Produit par French TV

01 – The Kokonino Stomp
02 – The Secret Life of Walter Riddle
03 – The Odessa Steps Sequence
04 – Mail Order Quarks
05 – Tiger Tea
06 – Joosan Lost / The Fate

Voici un groupe des plus originaux, fondé en 1983. Ces Américains ont derrière eux sept albums et une réputation assez flatteuse de touche-à-tout du progressif. Néanmoins, à l’écoute de The Violence of Amateurs, on a le plaisir de constater que l’ensemble reste assez cohérent, et surtout très fluide. D’une manière générale, on pourrait dire que French TV perpétue l’esprit Canterbury, avec une approche « free » et une certaine influence jazz. Cet album, paru en 1999 mais parvenu à la rédaction cet été, mérite que l’on s’y arrête, de même que The Case
against Art, sorti en 2002. Ce disque est une occasion pour le groupe de nous monter sa facette activiste. En effet, French TV est un groupe pour le moins engagé, qui n’hésite pas à insérer dans le livret un long article vindicatif contre les Républicains et leurs préjugés, sans parler des statistiques expliquant comment renflouer le budget de l’éducation américaine en respectant les engagements du gouvernement en matière d’armement nucléaire… French TV annonce la couleur !

Sur ce disque, et c’est la première surprise, on trouve deux reprises : « Odessa » de Volare, avec la participation du claviériste dudit groupe Patrick Strawser, et, « Joosan Lost / The Fate », un pavé de 20 minutes de Samla Mammas Manna, groupe suédois des années soixante-dix. Ce dernier titre constitue d’ailleurs l’une des bonnes surprises du disque avec un thème principal à la Transatlantic et une partie centrale expérimentale du meilleur effet.

A la première écoute, le reste semble partir dans tous les sens : « The Secret Life of Walter Riddle » ressemble à une musique de générique TV des seventies version rock in opposition, « The Kokonino Stomp » sonne comme du Soft Machine augmenté de bruitages incongrus, etc. Néanmoins, « Mail Order Quarks » et « Tiger Tea» sont plus orthodoxes et constituent une véritable ode à Genesis avec instruments à vents et cordes, et dans une moindre mesure à King Crimson.

En bref, The Violence of amateurs balance entre références progressives pures et dures et rock in opposition, par définition plus barré. Cet album ne pourra donc s’attirer les faveurs que de ceux qui possèdent une grande « tolérance » musicale, et sont prêts à tenter le grand écart !

Originalité : 6
Interet :5
Production : 6
Note globale : 5 – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –Julien Monsenego/PROGRESSIA

FRENCH TV -The Violence of Amateurs (Pretentious Dinosaur Records)

Il existe dans le petit monde progressif quelques groupes un peu à l’écart. FRENCH TV fait partie de ceux-là. Américain, le leader Mike Sary, bassiste de son état, partage les compositions avec le guitariste Dean Zigoris. Ce noyau dur est entouré de nombreux musiciens pour former cet ensemble volontairement hétérogène. Les maniaques du rangement à tiroir n’ont plus qu’à passer leur chemin. Ici, on parle de musique au sens large, toutes tendances confondues. Je ne vais pas vous en dresser la liste complète, sachez simplement que tout cela tourne quand múme
autour du jazz-rock. Mais là j’ai peur d’être trop réducteur. Bon, oubliez tout ce que j’ai dit… Les six titres qui constituent cet album n’ont pratiquement aucun point commun sauf justement celui de brouiller les pistes. Outre les compositions Sary et Zigoris qui sont des petits chef-d’êuvre de musique progressive (changement de style, de rythme et tout cela dans un esprit totalement subversif), on trouve deux reprises : la première est signée Patrick Strawser, claviériste du groupe VOLARE, et constitue peut-útre l’angle le plus standard du disque, car elle s’inscrit assez bien dans la lignée de l’école de Canterbury. Quant à la seconde, qui est l’êuvre du groupe suédois SAMLA MAMMAS MANNA et qui fait ses vingt minutes bien tassées, elle illustre l’aspect expérimental de FRENCH TV. Et ce n’est justement pas un hasard si celui-çi a pris la décision de reprendre du SAMLA, car après l’écoute d’un tel disque, on pourra assez facilement se rendre compte que ces deux groupes ont le múme gout pour l’anticonformisme. Et c’est d’autant plus remarquable que les musiciens de FRENCH TV sont Américains et qu’ils ne sont pas forcément obligés de détester la société américaine (surtout celle de la génération Reagan). A mon avis, ils sont contre la mondialisation libérale et la pensée unique et les moyens qu’ils utilisent dans leur lutte sont extrêmement agréables à nos oreilles !P.R.


FRENCH TV 6: The Violence of Amateurs Pretentious Dinosaur -1999
Aprés quinze années de bons et loyaux services, il était temps que la bande à Mike Sary nous offre enfin un album digne de son (de plus en plus) grand talent. Avouons que jusqu’ici, ses albums nous avaient toujours laissé un peu sur notre faim. Au-delà des problèmes récurrents lié à une instabilité chronique de son effectif, notre insatisfaction résultait en fait de considérations formelles. La musique de French T.V. demeurait en effet parasitée par certains partis-pris peu judicieux, qu’il s’agisse d’incursions démonstratives du côté du jazz-rock, ou d’expérimentations sonores sans grand intérêt.

Avec son précédent album studio Intestinal Fortitude (malgré sa tentative, peu concluante avec le recul, d’intégrer des passages chantés), et surtout le live Yoo-Hoo (qui proposait des versions transfigurées, grâce notamment à la guitare de Zigoris, de «classiques» du groupe), French T.V. nous avait toutefois donné l’espoir de nous gratifier un jour d’une musique assumant enfin totalement sa dimension déjantée et non-conformiste.

Disons-le sans tarder, The Violence of Amateurs est non seulement le meilleur album de French T.V. à ce jour, mais aussi à n’en pas douter un futur classique du style que le groupe a choisi de célébrer, si tant est que la musique du groupe puisse être catégorisée de manière stricte. Celle-ci est en effet assez inclassable, ne correspondant à aucune orthodoxie en vigueur, progressive ou autre. La seule filiation perceptible reste sans doute celle avec l’école de Canterbury, et ce n’est sans doute pas un hasard si l’on retrouve ici sur trois morceaux l’ex-batteur de Volaré, Brian Donohoe.

De fait, on retrouve chez French T.V. cette volonté de combiner des passages instrumentaux complexes, parfois jazz, parfois plus R.I.O., voire carrément alambiqués et souvent teintés d’une forte ironie, d’un second degré qui s’exprime notamment dans l’intitulé des morceaux et par certains clins d’œil (bruitages, etc.). Du big band ‘mingussien’ déjanté de «Tiger Tea» en passant par l’ébouriffante reprise du «Joosan Lost The Fate» de Samla (en version speedée) ou la B.O de série B de «The Secret Life Of Walter Riddle», on ne peut que rester estomaqué par tant d’énergie et de créativité.

La cohérence qualitative qui unit cet album tient par conséquent du miracle, car aucune des six compositions ne s’engage dans la même direction musicale. De plus, il contient deux reprises (c’est un peu la spécialité de French T.V., qui s’avère être un acteur récurrent de tous les «tribute») et pas moins de quatre line-ups différents y sont à recenser. Il semble toutefois qu’avec Dean Zigoris (guitariste, arrangeur et auteur de deux compositions), Mike Sary ait enfin trouvé un collaborateur capable de le seconder.

Avec The Violence Of Amateurs, French T.V. se permet donc, non seulement de s’émanciper de tout carcan stylistique, mais également de nous donner une belle leçon de rock progressif : audacieuse et complexe sans jamais se faire absconse, accessible et énergique sans pour autant racoler le tout-venant, sa musique est plus que jamais authentique et enthousiasmante. Quinze ans après ses débuts, le groupe américain affiche enfin une totale maturité : une réussite qui, n’en doutons pas, fera date…

—–Olivier Pautonnier BIG BANG

(chronique parue dans Big Bang n°31 – Octobre 1999)

FRENCH TV – THE VIOLENCE OF AMATEURS

Deux ans après “Yoo-Hoo”, dernier album en date d’une série de cinq, FRENCH TV continue son impressionnante expérimentation de tous les courants progressifs réputés difficiles. Une alchimie d’hurluberlus qui n’en sont pas moins d’excellents compositeurs doublés d’instrumentistes exceptionnels, capables de fomenter des attentats sonores a faveur d’inspirations ravageuses. Pêle-mêle, King Crimson, Magma, Zappa et tous tes sous-fifres du courant Rock In Opposition, voire tes échappés de Canterbury se coltinent dans un labyrinthe où la mélodie n’a pas droit de cité. Il faut du coeur au ventre et un état d’esprit particulier pour savoir apprécier les circonvolutions dissonantes et parfois arides de Mike Sary et ses séides. Depuis quinze ans d’expériences musicales qu’on ne peut plus taxer de jazz-rock, terme trop réducteur, FRENCH TV s’est abonné au cáble et propose une multitude de chaines neuves à son vélo ! Une production qui rend honneur à l’inventivité de ses membres, en particulier te batteur Brian Donohoe, échappé de Volaré et Dean Zigoris, guitariste et trafiqueur d’ambiances comme c’est pas permis. FRENCH TV s’autorise néanmoins des échappées dans un monde plus proche du progressif classique, comme “The Odessa Steps Sequence” ou “Mail Order Quarks” et ça fait du bien!

Grand inconnu de la scéne progressive ou presque, dû a l’accés déticat de son univers, FRENCH TV peut (et doit !) avec ce sixième album, conquérir un nouveau public, plus axé jusque là sur la facilité mélodique. Les Américains n’ont jamais été avares d’energie ni de puissance, ils gardent encore quelque second degré dans certains thémes mais accédent à une épure de leur style antérieur et peuvent étre reconnus comme les grands qu’ils sont devenus avec cet album, certainement le meilleur parce qu’il est livré avec le mode d’emploi…

——Bruno Vermisse/HARMONIE

 

FRENCH TV: The Violence of Amateurs (Pretentious dinosaur -65:55 – USA 99)
Style: Canterbury/RIO/Fusion/Zeuhl

Dans le style “plus créatif, tu meurs” nous revoici FRENCH TV avec sa derniére galette. Sixiéme CD déjà leur actif, le second va bientät étre réédité par Mellow Records, le 5, tot présenté dans le no. 14.
Comment vous décrite ce son qui se veut original, engendré par des musiciens hors pairs qui ont pour objectif de se démarquer de toute autre production et qui naviguant àvue, sans compas dans un univers sonoré multidimensionnel?

Comment décrire cette album? Disons que s’il s’agissait dune coulaur ce serait un arc-en-ciel; si nous avions affaire un animal ce serait le caméléon; un homrne, Raymond Devos; un objet, un couteau suisse; un peintre, Chagall; un magazine, Charlie Hebdo; un film, Le graal du Monty Python; una revue de prog, Prog-resiste (m’tin quel journal).

Les instruments utilisés sont bien évidemment multiples. A côté des claviers-guitare-basse-batterie classiques, nous avons droit aux stick Chapman, flûtes et saxes en tout genres, banjo, clarinette, violon, vio loncelle, synthés, guitare-midi, claviers analogiques, percussions et bruitages en tout genres.

Les tendances et sources dinspirations viennent dun Canterbury influencé par Zappa, Gentle Giant, Genesis première epoque. Magma, Ozric Tentacles,.. Ce qui produit un RIO symphonique & tendances néo classique et Jazz fusion (en gros)!

French TV nous fait faire ici plus quun voyage en progressif, cest une véritable aventura que cas musicians nous font vivre, Nous avons d’abord droit & du RIO complexe at original oú FTV na cassa de changer de thémes, de rythmes, dharmonisations. Le premier marcaau ast un maîtra du ganre base sur un théme introduit par les cuivras et suivi par une longue série de soli (guitares, claviers, flûte). Le second est basé sur un théme du type Chicago premier album et sow tenu par une section rythmique puissanta. Du RIO dans touta sa splandaur qui part dans tous les sans
tout en restant tres accessible et plein d’humour (peux pan dire qum RIO zéclats, il faut prendre quand méme les humoristes au sérieux). Le troiséme morceau nous emmène dans des contrées “un peu néo” (tout est relatif !) et tranchamant symphonique avec des claviers du style Vidales (Cast). Vient ensuita une composition plus éthérée qui parfois (alt allusion a Soft Machine, flutes, clarinette violoncelles, guitare acoustique sont au rendez-vous. La cinquérne composition nous présente du RIO virtuosa at constamment en mouvement, avec des allusions King Crimson, penode discipline brèves allusions, an passant, aux Doors. L’album se termine sur une interprétation des plus originale dune composition des Suédois de Zamla Mammas Manna dans un style mélangeant le syrnphonique, la métal progressif et la jazz fusion, nan que ça.

Ce mélanga de différents genres est unique. On pourrait reprocher àcette musique sa trop grande diversité ou un manque d’unité si l’originalité, l’humour, la surprise qu’elle suscite ne jouait un rôle unificateur à merveille.

Où serons-nous dans dix ans si nous nous laissaris guider par de tals groupes?
Assurément dans la lime.. at sans changer de costume!

———————————–Dominique Genin/PROG-RESISTE

 

FRENCH TV : THE VIOLENCE OF AMATEURS (Pretentious Dinosaur, 65:59, USA, 1999)

Le sixième album du groupe de MIKE SARY n’est pas è proprement parler synonyme de facilité. Il explore, toujours davantage les voies d’un avant-gardisme définitivement colors par un jazz-rock (cette appellation “contrôlée” a-t-ella véritablement un sens, ici?) aux consonances aventureuses, parfois aux confms du funk (on songerait parfois volontiers a MILES DAVIS). Une musique volontairement éclatée, déstructurée, en un mot: souvent déconcertante. C’est un fait: la musique de FRENCH TV ne flatte pas volontiers l’oreille, cultivant davantage les sonorités
dérangeantes et la dissonance est ici erigee en dogme. Chorus de saxophone déjanté, une batterie produisant des rythmes atypiques (souvent frénétiques), on n’est parfois pas loin du free-jazz (dans The Secret Life of Walter Riddle notamment). Il semble totalement impossible que les amateurs de FRANK ZAPPA restent insensibles & cette forme musicale débridée, a ce culte de l’auto-dérision (que partage, avec lui son compatriote MIKE KENEALLY). Préférence va naturellernent aux compositions où les séquences de claviers de JOHN ROBINSON sont davantage dorninantes (“The Odessa Steps Sequence”, par exemple). La musique y apparalt plus cohérente et surtout, plus immédiatement appréhendable (pour le commun des mortels), tout en se montrant tout autant aventureuse et percutante par le biais de joutes de synthétiseurs et de guitares électriques réellement passionnantes. 5 compositions dépassent les 8 minutes, tandis que Tiger Tea culmine à 12:13, et Joosan Lost/The Fate à 21:40. Ensuite, la musique est ici (et, ce depuis les debuts du groupe) totalement instrumentale. Les envolées de flûte sur un mode mineur succédent à de subtiles touches de guitare électrique aux consonances jazzy, tandis que le groupe utilise, également et à point nommé le xylophone. L’approche des claviers eux-mêmes apparaît souvent percussive et renforce l’impact rythmique. Oui, la musique interprétée est foncièrement dynamique. (D’alleurs, entre nous avec un tel nom d’alburn, vous vous en doutiez, non?) Quoiqu’il en soit, ne cherchez rien d’académique dans la musique de FRENCH TV: vous y perdriez votre latin. MIKE SARY, le bassiste/concepteur/maître d’oeuvre fait partie de la trempe de ces artistes qui ont une vision musicale dont la dimension et l’originalité force le respect. On se doit de saluer son éclectisme autant que sa cohérence. Car la musique de FRENCH TV est de celles qui redonne ses lettres de noblesses au progressif. Simplement indispensable (****).

——Didier Gonzales/HIGHLANDS


FRENCH TV-THE VIOLENCE OF AMATEURS

Le group French TV est un vicux routier. Avec maintenant six albums, cette formation originaire de Louisville, Kentucky, est devenu l’emblême du “Do-It-Yourself ” dans le monde progressif. J’aime beaucoup French TV, surtout leur disque en spectacle “Yoo-Hoo”. Mais jamais je n’auraise cru que la bande de Mike Sary puisse un jour enregistrer un chef-d’oeuvre comme “The Violence of Amateurs”.

French TV, c’est surtout le bassiste Mike Sary et le guitarist Dean Zigoris. John Robinson (claviers) compléte le noyau de la formation, autour duquel gravitent plusieurs musiciens: le batteurs Bob Douglas, Brian Donoboe (de Volaré), et Chris Vincent, le flûte et saxophoniste Greg Acker, le claviériste Jon Encifer, la violiniste Cathy Moeller et même Eugene Chadboume qui y va d’un solo de banjo typiquement “chadbournien” sur la premiere piéce.

The Violence of Amateurs débute par “The Kokonino Stomp”, une danse pour épileptiques victimes de la tourista. En un peu moins de cinque minutes, French TV réussit dire plus de choses que tous lea disques de Genesis réunis. La folie furieuse, cette piéce! Rythme endiablé, qui change constamment et une mélodie tout casser. “The Secret Life of Walter Riddle” est encore pire! Sous un fil stylistique qui rappelle les films de détective, une orgie sonore se déploie, passant du swing à la musique de cirque au dessin animé. “The Odessa Steps Sequence” procure une pause
en ramenant l’auditeur vers un progressif plus “standard”. Une reprise de Volaré (avec leur batteur original), “Odessa” transende la version originale. Superbe. “Mail Order Quarks” commence comme une ballade fusion, mais se transforme rapidement en une version de Hawkwind…ou quelque chose du genre. “Tiger Tea” nous plonge en plein calypso pendant 90 secondes, après quoi la pièce prend un virage progressif à gauche, la premiére d’une longue série de mutations. En fin parcours, on trouve “Joosan Lost/The Fate”, une fabuleuse reprise des Zamla Mammaz Manna.

Ce disque est une sublime synthèse de tout ce que le progressif d’avant-garde peut être: complexe, singulier, rigolo, subversif. Comme pour tous les disques de French TV, le livret de The Violence of Amateurs contient des statistiques sur les dépenses militaires américaines. En plus, on a droit à une nouvelle d’anticipation dans laquelle French TV est la vedette du jour et les belles jeuncs femmes se balladent en Jeep en éoutant Attahk de Magma à plein volume. Le paradis sur terre, quoi. Comme ce disque, d’ailleurs. Ma plus haute recommendation.

1999 François Couture, tous droits réservés. RADIO QUEBEC CFLX, “DELIRE MUSICAL”

FRENCH TV 5-LIVE:YOO-HOO!!!

Aprés trois albums déja, void le temps du “live” pour ces américains déjantés. dont a moindre chose que l’on puisse écrire est qu ils ne se prennent pas au séiieux De la pochette, qui représente des spectateurs tête de cochons fuyant la salle de concert en se pinçant le nez, au titre (qui précise quon ne rembourse pas) en passant par la musique, on nage en pleine auto-dérision. Musique légère, alors ? On est trés loin du compte. Si je vous décris cette musique comme une sorte de Canterbury la sauce Gentle Giant. jen vois frémir certains d’ici. Changements de rythme incessants, contrepoints, cassures, j’en passe et des plus tordus. Mais là où ça devient vraiment intéressant est que cette musique, grace ce cäté humoristique. tellernent difficile rendre musicalement, reste légère et très abordable. Totalement instrumentale, la musique est impressionnante de variété et la cohésion entre les musidens est exceptionnelle. empreinte dune impression de facilité. Enregistré en public dans une petite salle, le son est excellent et si vous ne connaissez pas encore FRENCH TV et si vous n’êtes pas rebuté par la complexité et la musique progressive alarnbiqué, je vous recommande chaudement ce disque.

———————————-PROG-RESISTE

États-Unis – 1995

Pretentious Dinosaur – 71:03

Mike Sary n’a certes pas réussi à tenir les délais qu’il nous avais annoncés il y a un an (cf. mon article du n°8). Pourtant, voir deux albums de French TV se succéder à un an d’intervalle à peine, c’est du jamais vu ! Rappelons cependant que Virtue In Futility avait sommeillé pendant quatre ans dans les placards de Sary avant de sortir : le désir de la bande de reprendre du service était donc des plus légitime !

Nous ne nous en plaindrons pas, car ce quatrième album marque une évolution qui va tout à fait dans le sens des souhaits que j’avais exprimés à la fin de mon article : en bref, French TV entre désormais de plain-pied dans le cercle progressif, délaissant ses excès (improvisations longuettes et collages sonores) tout en conservant son originalité et en adjoignant à celle-ci de multiples attraits nouveaux.

Cette nouveauté, c’est évidemment en premier lieu l’apparition inattendue du chant, dont Mike Sary espère qu’elle rendra la musique du groupe plus accessible. Il y a ensuite le renfort très remarqué d’instruments solistes jusqu’ici inusités : la flûte et le violon. Avec tout cela, on en oublierait presque de mentionner que le personnel de French TV s’est, à la seule (et évidente) exception de son leader et bassiste, totalement renouvelé.

Sans doute du fait de cette nouvelle (mais fragile, comme nous le verrons plus loin) stabilité, Sary semble avoir encouragé une démarche plus collective : le guitariste Tony Hall compose ainsi deux titres (et intervient brièvement au chant sans vraiment convaincre), tandis que le batteur Bob Douglas en chante deux autres. Le quatrième larron, John Robinson, se satisfait simplement de la plus grande place laissée désormais aux claviers dans la musique de French TV.

La réussite d’Intestinal Fortitude tient beaucoup à la simple présence de toutes ces nouveautés. Il s’agit en effet d’un vivier de créativité qui bouillonne de souvent bonnes idées. Les six (de 8:57 de 14:43) compositions – dont il faut néanmoins exclure la reprise du “Pioneers Over C” de VDGG, que l’on peut également entendre sur la compilation Eyewitness – aux arrangements sophistiqués, jonglant avec différents thèmes mélodiques, et atmosphères, laissent aux différents intervenants une liberté dont ils ne se gênent pas pour profiter, à l’exemple de Peter Rhee, dont les deux magnifiques solos de violon montrent une fois de plus combien French TV gagnerait à intégrer à plein temps cet instrument.

Techniquement parlant, vous l’aurez compris, il semble que cette nouvelle incarnation du groupe doive encore trouver complètement ses marques. Un certain manque de cohésion, notamment au niveau de la section rythmique, est en effet à déplorer, même si cette impression est sans doute exagérée par une production manquant singulièrement de relief. Le titre “No Raven Tonight” (9:00), plus ancien que les autres et enregistré avec une formation différente, montre en tout cas que Sary et ses amis sont capables d’une exécution parfaite à tous points de vue.

C’est réellement dans sa capacité à donner vraiment vie, du point de vue de la performance instrumentale comme de la mise en valeur sonore de celle-ci, que French TV pourra vraiment s’imposer comme une formation essentielle. Il n’en est pas loin du tout avec ce quatrième album.

Aymeric LEROY/BIG BANG

FRENCH TV 1 (45’32, Pretentious Dinosaur, 1984, CD Re-issue 2000)

La carrière de FRENCH TV, formation américaine cultivant un progressif atypique compte a ce jour 5 albums dont un live, et lorsque vous saurez que son tout premier album (récemment réédité), dont il est question ici date de 1984, vous tirerez la conclusion que ce ne fut pas une formation particulièrement prolifique. Comment aurait-elle pu le devenir, d’ailleurs en pratiquant une musique aussi iconoclaste que celle distillée durant ce premier album à la couleur jazz-rock avec une forte tendance pour l’expérimentation sonore. Parmi les musiciens, on retrouve STEVE
ROBERTS sur divers claviers (Fender Rhodes, piano, Roland), MIKE SARY, qui prendra progressivement le leadership du groupe à la basse, ARTIE BRATTON aux guitares, FENNER CASTNER à la batteie. L’album est également parsemé de soli de saxophone (JEFF JONES), et comporte également parties de trompette, vibraphone et inclassable, un zeste immature également mais teintée d’idées indéniablement intéressantes qui seront développées plus tard, à partir du second album: AFTER A LENGTHY SILENCE. Une évolution qui ménera au chef d’ceuvre THE VIOLENCE OF AMATEURS, demière production en date du groupe. Bien entendu, dans l’échelle des valeurs, ce premier album paraît aujourd’hui bien immature, il présente un groupe encore en gestation, bouillonnant d’idées mais pas toujours encore agencées et utilisées de man ère optimum. Les moments inspirés côtoient quelques improvisations plus dispensables (“Spill”). A l’arrivée, nous avons un premier album qui se détache de la production américaine de son époque par son orientation musicale résolument novatrice, mais qui manque encore de la
magnifique maturité qu’il parviendra à acquérir par la suite. Ce disque est en conséquence à recommander plutôt aux inconditionnels du groupe, et représente plus un beginning.

—————————————–Highlands Magazine, Sept. 2001

FRENCH TV 1-(Pretentious Dinosaur Records)

( N’attendez pas dix ans pour découvrir cette formation vivante et inspirée) , lisait-on dans Harmonie N° 7 en… 1988 ! Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, avec notamment pluísieurs articles sur le groupe, mais le cercle d’initiés à cette musique reste malheureusement trop restreint5Donc, FRENCH TV, l’excellent groupe ricain de Mike SARY, vient ENFIN de rééditer en version remasterisée son tout premier jet discographique éponyme, toujours sur son label Pretentious Dinosaur Records (sic) et sous la référence CD005. Ce disque, paru à l’origine en mai 1984 en édition vinyle limitée à 500 exemplaires, nous présente 10 morceaux très différents du FTV que nous connaîtrons par la suite et qui se “progressivera” (?) de plus en plus… On est ainsi en territoire stylistique clairement jazz-rock-fusion, entièrement instrumental, les éléments se rapprochant du progressif étant principalement l’écriture, bien que souvent improvisée et les claviers de Stephen ROBERTS, devenu depuis propriétaire du label ZNR (il se fend d’ailleurs d’un historique très complet et intéressant sur le groupe dans le livret). A l’époque, le groupe est donc composé de ROBERTS aux claviers divers et trompette, Artie BRATTON aux guitares acoustiques et électriques, Mike SARY à la basse et Fenner CASTNER à la batterie et aux percussions. Un saxophoniste sur un titre (Jeff JONES) et un violoncelliste sur un autre (Jon WEINER) viennent enrichir l’ensemble. Deux types de compos différentes se partagent le disque : celles de SARY sont les plus improvisées, souvent très jazz-rock et celles de ROBERTS, plus écrites et se rapprochant beaucoup plus du progressif. Seul “Spill” (10:44) est co-signé SARY/JONES. Ce morceau date de l’époque ou le groupe, composé de ROBERTS, SARY et JONES, trio orgue/sax, basse et batterie et officie sous le nom de FESTUNG AMERIKA (Fortress America). Tout comme “No Charge (a free improv)”, seul morceau co-signé par les 4 noyaux-durs du groupe, il s’agit d’une improvisation totalement jouissive. FRENCH TV, comme l’écrit justement The Gibraltar Encyclopedia : “Seriously twisted music with a not-so-serious attitude from the barons of the bizarre” , parfaite définition, Mr SARY, isn’t it ? L’album est disponible chez ZNR Records (znr@aol.com) ou directement pour les anglophiles auprès de Mike SARY (qui est un très chic type farci d’un humour dévastateur !!!)
——————————– [TRAVERSES WEBSITE]